L’intérim, une solution à l’emploi des séniors
Au sein de l’Hexagone, la réforme des retraites suscite d’importants débats. Parmi les points bloquants : l’emploi des séniors. La France demeure l’un des pays européens où le taux d’emploi des séniors est le plus bas, notamment pour la tranche des 60 – 64 ans. Alors que les entreprises restent réticentes à l’idée de recruter ces talents en CDD et CDI, l’intérim apparait comme une réelle opportunité. Explications par les experts du cabinet ID Search, spécialiste des solutions de recrutements et de gestion de ressources humaines.
En comparaison de ses voisins européens, la France fait figure de mauvaise élève. Ainsi, selon les chiffres livrés par la Dares, le taux d’activité des 55 – 64 ans en France est inférieur de 5,8 points à celui constaté au sein de l’Union européenne. En France, le taux d’emploi diminue drastiquement avec l’âge : en 2021, il atteignait 81,8 % pour les 25 – 49 ans, 75,1 % chez les 55 – 59 ans et chutait à 35,5 % pour les 60 – 64 ans. Si, au cours des dernières années, le taux d’emploi des 55-60 ans a progressé, une bascule s’opère fait à partir de l’âge de 61 ans. Passé cet âge, le pourcentage d’inactifs non retraités est supérieur au pourcentage d’actifs.
Des talents jugés trop chers et peu adaptables
De multiples raisons expliquent cette situation. À l’issue d’une carrière longue au sein d’une entreprise, beaucoup de cadres optent, d’un commun accord avec leur entreprise, pour un départ anticipé. D’autres situations sont plus délicates, à l’instar des séniors qui, à la suite d’un licenciement peinent à retrouver un emploi salarié. En France, les stéréotypes ont la vie dure : au-delà de 45 ans, un talent est un souvent considéré comme sénior. Parmi les discriminations à l’embauche recensées, les discriminations liées à l’âge arrivent en deuxième position, juste derrière les discriminations liées au genre. Au-delà d’un certain âge, les talents sont considérés comme trop chers et peu enclins à l’adaptabilité.
Un apport pourtant indispensable
Pour autant, les entreprises ont conscience de l’apport de ces profils expérimentés. Les équipes comprenant des experts confirmés sont mieux à même de traverser les difficultés. En témoigne notamment, la forte de demande pour le management de transition. Le temps d’une mission, ces experts en finance, ressources humaines, IT rejoignent une entreprise pour y instaurer des projets structurants. Le point bloquant serait donc à chercher du côté du contrat de travail.
L’intérim, solution gagnant-gagnant
Dans ce contexte, Prism’emploi, la fédération de l’intérim a récemment appelé à la création d’un motif de recours spécifique pour favoriser l’emploi des séniors de plus de 55 ans, arguant que l’intérim est « un moyen souple et personnalisé pour prolonger un parcours professionnel ». Pour l’heure les deux motifs de recours à l’intérim sont le remplacement d’un salarié absent ou l’accroissement temporaire d’activité. « Nous souhaitons que les motifs de recours existants soient complétés par un motif lié à l’âge de la personne, pour intégrer des populations vulnérables comme c’est déjà le cas depuis 2018 pour les personnes handicapées », a indiqué Isabelle Eynaud-Chevalier, Déléguée Générale de Prism’emploi au quotidien Les Échos.
Faites-vous accompagner
Si les profils expérimentés hésitent parfois à créer une entreprise, ils sont plus enclins à accepter des missions temporaires sans avoir à gérer l’aspect administratif. De leur côté, les entreprises restent en demande de profils expérimentés et sont coutumières des missions d’intérim. Que vous soyez expert confirmé, à la recherche de nouvelles opportunités ou entreprise en quête de talents confirmés, nos experts, spécialisés par secteurs, se placent à vos côtés.