Quand le numérique devient indispensable
Au sein de la population cadre, de nombreuses compétences informelles sont attendues par les recruteurs. Si la capacité à encadrer les équipes, le savoir-être et la flexibilité des candidats sont scrutés de près, une autre compétence est aujourd’hui grandement attendue par les recruteurs. Il s’agit de la maitrise des outils digitaux et numériques. Pourtant, cette compétence n’est que rarement évaluée. Le point avec les experts du cabinet ID Search, spécialiste des solutions de recrutements et de gestion de ressources humaines.
En 2022, il semble aller de soi que la maitrise du digital fait partie des compétences informelles d’un cadre. C’est la raison pour laquelle, rares sont les recruteurs à afficher clairement cette demande dans leurs offres. Tout au plus, celles-ci sont abordées lors des entretiens d’embauche. Les logiciels utilisés au sein de la précédente organisation sont alors comparés à ceux en vigueur au sein de la nouvelle entreprise. Dans de rares cas, une courte formation peut être proposée.
Auto-formation
La plupart du temps, il est entendu que la nouvelle recrue se formera elle-même à ces nouveaux outils. Ainsi, selon une étude du HRM Digital Lab de l’Institut Mines-Télécoms Business School sur les salariés français à l’ère de la transformation digitale, 61% des salariés ont recours au moins une fois dans l’année à l’apprentissage informel numérique. Un phénomène loin d’être anecdotique et qui recouvre la réalité du quotidien de nombreux salariés. Ainsi, bon nombre de collaborateurs débloquent certaines situations seuls, en faisant appel aux outils numériques, à l’instar d’un tutoriel vidéo sur les fonctionnalités d’un logiciel par exemple, ou encore de l’usage d’une plateforme de traduction pour la rédaction d’un document particulièrement technique.
Des attendus implicites
« Dans l’hypermodernité, de nouvelles compétences informelles se révèlent et elles sont singulièrement techniques, je dirais même, numériques », constate Anaïs Djouad, docteure en sociologie, qui ajoute « notre capacité à vivre quotidiennement dans un environnement fait de dispositifs technologiques multiples, deviennent des sortes d’« attendus » implicites ». Pour la sociologue, ces attentes peuvent être source de stress, d’anxiété et de fatigue intellectuelle. Elle déplore par ailleurs, le faible niveau d’éducation au digital dans les écoles supérieures et les universités, arguant que « l’éducation à l’informatique n’a jamais réellement démarré en France ».
Accélération de l’obsolescence des compétences
Dans ce contexte, l’écart entre générations se creuse. Née avec le numérique, la génération Z (1997 et 2010) a totalement intégré les usages digitaux dans son quotidien, ce qui n’est pas forcément le cas des profils plus séniors. « Cela se répercute sur le recrutement, la gestion des ressources humaines, mais aussi, plus critique, dans les stratégies hiérarchiques qui reprennent à leur compte des produits issus de ces compétences informelles numériques », poursuit la sociologue. En clair, au sein du secteur tertiaire, les cadres les plus alertes aux nouvelles technologies seraient dotés d’un avantage sur les autres, leur permettant de faire face à l’obsolescence de leurs compétences. Ceux-ci s’en trouvent récompensés et accèdent plus rapidement que les autres à des fonctions d’encadrement.
Prendre en compte les compétences informelles
En interne, cet écart de compétences est difficile à mesurer. D’où l’importance de mettre en place des éléments quantitatifs afin d’évaluer les compétences informelles qui participent largement au succès et au développement de l’entreprise. Les experts d’ID Search vous accompagnent dans l’élaboration de dispositifs d’évaluations et dans la montée en compétence de vos talents.