Tertialis Immobilier & Social

Bienvenue dans cette nouvelle édition de FOCUS MÉTIERS. Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir Priscilla Zoumale, Chargée de Recrutement chez Tertialis et spécialisée dans le secteur du social. Priscilla nous fait l’honneur de partager son expertise, sa vision du marché et les meilleures pratiques pour réussir dans ces métiers en constante évolution. 

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Priscilla Zoumale

Sur quel secteur intervenez-vous et quels obstacles rencontrez-vous lors du processus de recrutement ? 

    Nous intervenons dans un secteur qui a l’avantage d’avoir une forte demande. Malheureusement, l’inflation et l’augmentation du nombre de personne en situation précaire nécessitent une prise en charge accrue des plus vulnérables. De nombreuses associations et bailleurs endossent aujourd’hui ce rôle crucial. Cette prise en charge des aspects sociaux, administratifs et juridiques des publics précaires et vulnérables est assurée par les travailleurs sociaux qui les assistent. 

    En notre qualité de cabinet de recrutement et agence de travail temporaire, notre rôle est d’accompagner les structures dans le recrutement des professionnels du travail et de l’action sociale. Nous recrutons tout type de profils : animateurs sociaux, moniteurs-éducateurs, éducateurs spécialisés, assistants de service social, conseillers en économie sociale et familiale, chefs de service, directeurs d’établissement. 

    Bien que nous soyons sur un segment de marché très demandeur, nous sommes confrontés au quotidien à des difficultés dans nos processus de recrutement. 

    Ne devient pas travailleur social qui l’entend. Il est impératif, et encore plus aujourd’hui de détenir un diplôme d’Etat ou une formation pour exercer comme travailleur social. 

    Pour bénéficier de certaines subventions, les associations sont parfois dans l’obligation de recruter uniquement des personnes titulaires de certains diplômes. 

    En conséquence, cela nous contraint à écarter des profils avec uniquement l’expérience, parfois de longues années. Notre réflexe est de les inciter à passer une VAE pour leur permettre d’accéder à des plus nombreuses opportunités. 

    Paradoxalement dans le social, les candidats ont tendance à privilégier les postes en intérim ou CDD plutôt que ceux en CDI, ce qui complexifie les recrutements en CDI. Les structures peinent souvent à fidéliser les candidats. Les emplois dits précaires attirent car ils présentent des avantages en termes de flexibilité et de rémunération. Malheureusement, le social reste un secteur d’activité dans lequel les salaires restent très bas et règlementés par des grilles conventionnelles. La prime de précarité versée en fin de mission permet aux travailleurs sociaux de mieux gagner leur vie et présente un avantage par rapport au CDI. Un autre argument qu’ils avancent, surtout pour les jeunes diplômés, est le suivant :  l’intérim et les CDD leur permettent de découvrir différents types de structure et d’accompagner divers publics. Ils peuvent ainsi mieux choisir leur spécialisation pour la suite de leur carrière et/ou prendre plus de recul sur les dossiers et personnes suivies. 

    L’entrée en vigueur de la loi Valletoux le 1er juillet 2024 va certainement complexifier pour nous le recrutement en intérim des jeunes diplômés. En fonction du domaine d’intervention de l’association, ils ne pourront plus prétendre à certains postes en intérim s’ils ne justifient pas de deux ans d’ancienneté préalable sur un poste en CDD ou CDI à temps plein. 

    Les conditions de travail dans le social sont parfois assez contraignantes, ce qui peut perturber l’équilibre entre la vie familiale et vie professionnelle des travailleurs sociaux. Les horaires de travail, en internat, des grandes amplitudes horaires impliquant des soirées, le travail les week-ends, les soirées et les déplacements à prévoir sont autant d’obstacles dans notre processus de recrutement. En effet, de plus en plus de travailleurs sociaux sont à la recherche de postes avec des horaires de journée et ne souhaitent plus forcément travailler les week-ends. 

    Quelles compétences le secteur recherche-t-il ?

    La première chose que nos clients recherchent sont des candidats avec un diplôme ou un parcours de formation spécifique. Les diplômes les plus fréquemment recherchés sont le DEME, DEES, DECESF, DEASS, la licence sciences de l’éducation. Pour les postes en encadrement et management, il est nécessaire que les candidats détiennent un CAFERUIS, CAFDES, ou un Master MOOS. 

    En fonction du domaine d’intervention de l’association, on va également nous demander de privilégier des candidats avec une expérience préalable dans ce domaine. Par exemple, si le projet associatif de la structure est d’accompagner des jeunes ou mineurs non accompagnés, nous ciblerons des profils avec de fortes expériences dans la protection de l’enfance. 

    Les compétences techniques propres à tous les travailleurs sociaux sont la maitrise des démarches d’accès aux droits communs, la connaissance des dispositifs sociaux et institutionnels. La maitrise des outils bureautiques est importante pour assurer la gestion administrative des dossiers, la construction des projets personnalisés, la rédaction de rapports sociaux et le suivi des évaluations de situation. 

    Pour travailler dans le social, on doit également tenir compte du savoir-être des candidats. Pour exercer ces métiers, il faut faire preuve d’empathie, de réactivité, apprécier le travail d’équipe, avoir un bon relationnel ou encore savoir gérer les situations de stress surtout dans l’urgence. C’est un métier où le travail en partenariats et réseautage est important. 

    Comment procédez-vous pour identifier les candidats les mieux qualifiés ?

    Pour identifier les candidats les mieux qualifiés, il faut d’abord faire un brief exhaustif avec le client pour cibler ses besoins, quels sont les points sur lesquels il est flexible et ceux sur lesquels il sera intransigeant. 

    Ensuite nous adaptons notre sourcing sur la base de la demande exprimée par le client. Notre premier réflexe est de d’abord solliciter les candidats enregistrés dans notre vivier. Nous bénéficions en effet d’un logiciel interne, Job Explorer, que nous cultivons et développons depuis maintenant 16 ans. Nous avons par ailleurs accès à la plupart des sites d’emploi, généralistes (Indeed, LinkedIn Recruiter, France Travail, Hellowork, Apec, Météojob, etc.) et spécialisés (Staff Social, etc.). Sur ces plateformes, nous publions nos offres et réceptionnons des candidatures. Nous chassons également les profils. En fonction du domaine d’intervention ou du statut du poste, certains jobboards seront plus adaptés. Par exemple, pour trouver des profils cadres LinkedIn Recruiter est une plateforme indispensable. 

    C’est lors des entretiens candidats que l’on peut creuser sur leurs connaissances des dispositifs et analyser le savoir-être des candidats. 

    Le contrôle de référence est un outil indispensable que nous utilisons pour s’assurer de la véracité du parcours du candidat et de ses compétences. Cela permet de proposer à nos clients des candidats de qualité et fiables. 

    En fonction du besoin nous faisons passer des tests à nos candidats. Ces tests nous permettent d’attester de leurs réelles compétences, par exemple nous avons la possibilité de faire passer des tests d’orthographe, d’Excel ou de langues. Nous pouvons également faire des mises en situation lors des entretiens. 

    Quels types de postes sont les plus demandés dans le secteur social ? 

    Dans le palmarès des postes non-cadres les plus demandés, nous avons en troisième position les assistants de services sociaux, en deuxième les conseillers en économie sociale et familiale et en première, les éducateurs spécialisés. 

    Pour les postes d’encadrement, nous recrutons régulièrement des chefs de service et coordinateurs sociaux. 

    Le dernier poste que nous faisons très fréquemment est celui d’animateur social, avec les diplômes de TISF ou BAFA.